UN PROJET DURABLE

 

Eric Rochard, éleveur, témoigne

Eric Rochard, 49 ans, est éleveur. Il possède une exploitation familiale avec son épouse, Maryline.
A la construction d’un nouveau bâtiment, en septembre 2012, ils optent pour le système TRAC, permettant de séparer la matière solide et la matière liquide des déjections porcines évitant ainsi la formation de lisier. Cette matière solide alimentera le méthaniseur.

Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à opter pour le système TRAC, plutôt qu’une porcherie classique ?

Habituellement, le lisier issu de nos élevages est épandu sur nos terres et sert d’engrais naturel. En Bretagne, les règles d’épandage sont très strictes car il y a beaucoup d’élevage sur peu de surface agricole disponible. Lors de mon projet d’agrandissement en 2012, je n’avais pas assez de surface sur ma structure pour épandre le lisier supplémentaire et il est très difficile de trouver du foncier sur le secteur. De plus, mon souhait était de renforcer mon autonomie et de ne plus dépendre d’exploitations extérieures pour la gestion des épandages.

 

Le système TRAC donc m’a permis de répondre à ces contraintes car en exportant la fraction solide, les besoins du plan d’épandage sont divisés par deux.

Si j’avais fait le choix d’un bâtiment classique, j’aurais dû acheter d’autres terres et faire 30 ou même 40 km pour transporter le lisier et l’épandre. J’ai fait le choix de la simplicité car je préfère me concentrer sur mon métier, éleveur, que j’aime et que j’essaie de faire du mieux que je peux.

Êtes-vous satisfait de votre retour d’expérience au bout de 3 ans de fonctionnement du bâtiment TRAC ?

Je suis très satisfait de son fonctionnement. Actuellement , je repars d’ailleurs pour un second projet et tout bien réfléchi, même si j’avais les terres pour épandre tout mon lisier, je choisirai quand même de construire mon nouveau bâtiment avec le TRAC.

Comme les déjections ne restent pas sous les animaux, la concentration en ammoniac est bien plus faible et donc l’ambiance générale dans les salles est bien plus agréable, pour les animaux comme pour le personnel. Ca ne pique plus le nez, c’est un vrai confort. Au delà de la séparation de phase, c’est une qualité de travail en plus et le bien-être est amélioré.

Pour la gestion de la fraction solide, je stocke les matières dans une fumière et l’exportation vers Cooperl se fait régulièrement, je ne m’occupe plus de rien une fois que c’est sorti de chez moi. J’ai un contrat de reprise qui désormais me permet en plus de bénéficier d’une bonification financière pour chaque tonne exportée.

Quels avantages pour l’environnement ?

L’environnement fait partie de notre métier.

Le TRAC me permet de gérer mes effluents tout en résorbant l’azote et le phosphore. Je peux exploiter ma production sur moins de surface, ce qui participe à limiter les pollutions par les nitrates ou les phosphates. De ce point de vue, j’estime apporter ma pierre à l’édifice pour faire progresser l’environnement en Bretagne.

Selon vous, le TRAC participe-t-il à améliorer l’image de la production porcine ?

Oui tout à fait. Il y a quelques temps j’ai fait visiter mon élevage aux parents d’un ami de mon fils. Avant la visite, ils appréhendaient beaucoup les odeurs. Et finalement ils ont été agréablement surpris de voir qu’il n’y avait pas de lisier et donc pas d’odeurs dans la porcherie !

Demain, la fraction solide du TRAC d’élevage servira à produire du biogaz qui sera directement consommé par les habitants de Lamballe et cela va aussi servir à faire de l’engrais, je trouve que c’est un très beau projet. Il permettra à la coopérative de vivre et de donner de la valeur à toute notre production.

Tant que l’on investit, c’est qu’il y a de l’avenir et ça, ça nous donne de l’espoir à nous éleveurs.